Remise des Prix de l'Institut Phytofar 2019.
Pour cette 10ème édition des Prix de l’Institut Phytofar, nous avons également cherché des chercheurs belges qui œuvrent pour une agriculture durable. Les prix ont été remis à la culture en association de froment et de pois protéagineux d’hiver de l’ULg-Gembloux Agro-Bio Tech , au compteur d’impact de pcfruit, et à l’étude du mode d’action d’une nouvelle classe d’éliciteur de l’immunité des végétaux de l’Université de Namur.
L’Institut Phytofar pour la Recherche et le Développement d’une Agriculture Durable en Belgique a décerné, le 19 novembre 2019, deux prix à des équipes de recherche et un prix à un doctorant, pour leur travail innovant. Les lauréats des prix scientifique et professionnel reçoivent chacun un chèque d’une valeur de 7.500 €. Celui du lauréat du prix doctorat est d’une valeur de 1.500 €. Cette année, 16 équipes ont introduit un projet dans lequel elles ont cherché des solutions pour contribuer à une agriculture belge la plus durable possible. Le jury de l’Institut Phytofar a sélectionné 3 lauréats sur base de la qualité, de l’originalité et de la contribution de leurs projets à l’agriculture durable.
Le prix scientifique est attribué cette année au projet « La culture en association de froment et de pois protéagineux d’hiver : une possibilité de diversification de nos rotations pour une agriculture durable et respectueuse de l’environnement », introduit par Jérôme Pierreux, Pierre Delaplace, Benjamin Dumont et Bernard Bodson de ULg-Gembloux Agro-Bio Tech.
Une culture innovante, fiable et durable offrant un rendement élevé, une réduction significative des intrants, une qualité de la récolte, des débouchés assurés et surtout une rentabilité pour les acteurs de la filière, vient d’être mise au point. Elle consiste à cultiver en association étroite, du froment d’hiver et du pois protéagineux d’hiver pour les moissonner ensemble.
Selon le scientifique Jérôme Pierreux, cette culture permet la production sûre, sécurisée et durable de quantités de matière sèche équivalentes à celles produites par les deux cultures pures, en améliorant le rendement en protéines. « De manière générale, face au nombre limité de matières actives agréées à la fois en céréales et en pois, il sera important de réaliser dès le départ, un bon choix variétal. L’optimisation des performances et la sécurisation de l’état sanitaire peuvent être obtenues moyennant l’intégration de moins de la moitié des intrants intégrés en culture pure et ce tant au niveau de la fumure azotée que des intrants phytosanitaires. »
Le prix professionnel est attribué au projet “Optimalisation de la lutte intégrée (IPM) : le compteur d’impact pour les effets secondaires sur les insectes utiles dans le verger”, de Femke De Vis, Tim Beliën et Dany Bylemans de pcfruit.
Les fruiticulteurs ont besoin d'un site Web qui recueille toutes les données fiables sur les organismes utiles et les effets secondaires des produits phytosanitaires sur ces insectes utiles. A cette fin, pcfruit a développé le compteur d'impact : un outil clair et facilement accessible qui montre l'impact global de l'application d'un produit phytosanitaire sur tous les insectes utiles dans le verger, en tenant compte du moment de l'application et des effets secondaires des produits.
La chercheuse Femke De Vis explique : « Le compteur d'impact offre un guide concret aux producteurs de fruits durs pour une gestion intégrée optimale dans laquelle une utilisation minimale de produits phytosanitaires et une conservation maximale des nutriments sont essentielles. Nos fruiticulteurs peuvent ainsi devenir des spécialistes de la lutte intégrée et servir d'exemple à d'autres pays ! »
Le prix doctorat est attribué au projet « Étude du mode d’action du COS-OGA, une nouvelle classe d’éliciteur de l’immunité innée des végétaux » de Géraldine van Aubel et du promoteur Pierre Van Cutsem de l’Université de Namur.
COS-OGAest un nouvel éliciteur biologique qui combine des dérivés de champignons (chitooligosaccharides COS) et des dérives de parois cellulaires végétales (oligogalacturonides OGA) qui miment l'interaction des plantes avec les champignons et informent les cellules végétales de la présence de pathogènes. Cette thèse de doctorat a permis de comprendre les mécanismes moléculaires à la base de la protection conférée par le COS-OGA et de mettre en évidence la phytotechnie la plus adaptée au COS-OGA afin de garantir une protection élevée contre les maladies.
Géraldine van Aubel (PhD) : « Le produit COS-OGA ne cible pas directement le pathogène et est donc moins susceptible de provoquer l’apparition de résistance. Il possède de nombreux avantages, tant pour l’agriculture intégrée que biologique, comme l’absence de résidus et de délais avant récolte. »